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07/10/2013

PETIT VADE MECUM D’UNE GESTION DIFFERENTE DES DÉCHETS

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Suite à l'article de Nice Matin du 3 octobre 2013 NM-3oct2013-JRV.pdf

 

Jean-Raymond Vinciguerra souhaite rappeller que la loi "Grenelle1" du 3 août 2009 consacre de nouveau la prévention comme priorité sur tous les autres modes de traitement et fixe comme objectif national la diminution de 15 % d’ici 2012 des quantités de déchets partant en incinération ou en stockage.

Pour atteindre cet objectif :

 

 

- réduction de la production d'ordures ménagères de 7% par habitant pendant les 5 prochaines années,

- augmentation du recyclage matière et organique : taux de 35 % en 2012[1] et 45 % en 2015 (contre 24 % en 2004 en moyenne nationale)

- valorisation de 75% des déchets d’emballages ménagers en 2012,

- valorisation de 75% des déchets des entreprises assimilables aux déchets ménagers hors bâtiment et travaux publics, agriculture, industries agro-alimentaires et activités spécifiques, en 2012.

 

On n’atteindra pas ces objectifs sans trier les déchets, mais bien différemment de ce qui est fait à ce jour…

Il faut avant tout s’équiper de structures qui accueillent des objets en « fin de vie » sans les faire passer par la poubelle :

 

[1] Au 1er janvier 2013, le département en était à 29% de valorisation matière, donc sous la barre.


1/ ce qui ne passe pas par les poubelles :

 

1a/  les déchetteries : la bonne proportion c’est une déchetterie pour 20.000 habitants

Le territoire du SIVADES respecte cette proportion, le reste du département non.

 

1b/ les colonnes d’apport volontaire : Leur contenu est relevé par des prestataires délégués par les EPCI, leur tonnage ne passe pas par les filières de traitement.

- Papiers, journaux, revues, magazines :  environ 9%  en volume du total des déchets ménagers

è Les papiers mêlés à la poubelle ne sont plus recyclables.

- Verre :  environ 7%  en volume, 13%  en poids du total des déchets ménagers

è 50% du verre se retrouvent dans les poubelles.

 

2/ ce qui passe par les poubelles :

 

2a/ la « poubelle jaune » :

Les emballages ménagers représentent près de 45% en volume des déchets ménagers et environ le tiers en poids.

Quand 10% du poids collecté arrive dans un centre de tri, c’est exceptionnel.

Le département est en sous équipements en centre de tri des emballages

 

2b/ la « poubelle grise » :

Avec une collecte en mélange, les déchets fermentescibles de cette poubelle "grise" représentent :

-          1/3 de son poids.

-          1/6ème de son volume.

-          Le reste est constitué de déchets secs, non fermentescibles

Si l’on continue à collecter les déchets mélangés dans la même poubelle, il en résulte un double inconvénient :

-          Même après un tri sur collecte en mélange, la fraction fermentescible est polluée d’un taux important de micro-déchets non biologiques qui ne permet pas de produire un compost éligible en valorisation agricole.

-          La partie "fragile" de la fraction sèche (papiers, cartons, certains plastiques) est définitivement perdue pour un recyclage matière, parce que souillée par la fraction fermentescible, on perd en proportion de recyclage matière.

 

ð  Il faut donc séparer la fraction fermentescible et la fraction sèche avant la poubelle, donc instituer une collecte dissociée de la fraction sèche et de la fraction fermentescible.

 

Comment ?

 

Par paliers, en fonction de la qualité attendue du tri effectuée par les différents "producteurs" :

-          D’abord les gros producteurs : cuisines centrales, hôpitaux, cantines des écoles, collèges, lycées. Là pas trop de soucis, il s’agit de professionnels et la collecte peut-être déléguée (éventuellement à des associations d’insertion)

-          Ensuite les professionnels : restaurateurs, traiteurs, maraîchers… pour eux, la collecte spécifique demandera plus de temps à organiser (collecte séparée dans les centre ville et formation des "producteurs".

-          Enfin les ménages, dont il ne faut pas attendre un résultat superbe dans les premières années de mise en place de la collecte dissociée.

 

Enfin les Centres de Valorisation Organiques, dans le cas de ces collectes différenciées doivent comporter des filières différentes en fonction des provenances afin de ne pas mélanger les bases de compost dont les résultats auront forcément des résultats de qualité différentes[1].

 

Dernière question : quels sont les débouchés des composts dont la qualité serait éligible à une utilisation agricole dans un département où l’agriculture est en forte déprise (euphémisme)

ð  Espaces verts communaux, terre pleins centraux et talus végétalisés des voies express et autoroutes, restructuration des zones incendiées…

 

 

Bénéfice global d’une telle organisation :

Respect de la contrainte de diminution de 7% par an de la collecte (colonnes et déchetteries).

Respect de la contrainte de recyclage matière (composts éligibles, plus forte valorisation des déchets secs "fragiles").

Respect (peut-être) de la contrainte de recyclage (très forte) de 75% des emballages ménagers.

Moindre tonnage à aiguiller vers des incinérateurs, limités à une capacité globale pour le département de 540.000 tonnes / an, pas forcément pérenne étant donné l’ancienneté des installations.

Inconvénients :

Investir dans des CVO supplémentaires et restructurer les collectes.

Créer des Installations de Stockage des Déchets Non Dangereux.

Mais échapperons-nous à (au moins) la seconde contrainte ?

 



[1] Au moins deux qualités différentes : les composts issus des gros producteurs et des professionnels pourront aller en valorisation agricole ; ceux issus des ménages, ne pourront sans doute qu’être utilisés en couverture d’installation de stockage.

 

 

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