26/11/2024
Discours de Marie-Louise GOURDON à l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes - Lundi 25 novembre 2024
Nous sommes dans un contexte très particulier pour cette Journée internationale contre les violences faites aux femmes.
Le procès de Mazan aura ouvert les portes du sordide, montrant à un degré insoutenable la pratique du viol et des violences sans complexe … C’est le résultat du sentiment de possession, de pouvoir et d’impunité ressenties par certains hommes depuis des siècles.
Madame Pelicot dénonce clairement une société machiste et patriarcale,
En même temps, nous découvrons les accusations de violences sexuelles à l’encontre de l’Abbé Pierre
Et s’enchaînent les nombreuses accusations contre les Depardieu, Benoit Jacquot, et autres PPDA, autant d’hommes pratiquant le mépris de tout respect de la dignité des femmes et de la notion essentielle de consentement.
Climat de révélations, climat d’accusations, climat de #metoo, prise de conscience d’un sexisme décomplexé, la parole commence à se libérer et l’impunité commence à vaciller. Nous le souhaitons.
En ce 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, c’est avec une émotion particulière que je prends la parole devant vous.
En effet, le combat contre les inégalités entre les femmes et les hommes est le fil conducteur de ma vie. Je contiens en moi ce sentiment d’injustice et de révolte depuis mon enfance.
En tant que membre d’association, et tant qu’élue municipale et maintenant communautaire, j’ai entrepris de nombreuses actions par le biais de la culture notamment, avec le Festival du livre, de l’éducation, puis du logement et maintenant par le prisme social.
Des opérations anti-sexisme au Mars de l’égalité en Pays de Grasse, en passant par la semaine internationale des droits des femmes que j’organise à Mouans-Sartoux depuis des années, toutes ont pour but de sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge aux principes d’égalité, de mixité et de respect mutuel.
Ce moment de rassemblement nous rappelle qu’au-delà des mots, chaque action compte, chaque engagement fait une différence, et chaque silence peut être lourd de conséquences.
Je tiens à remercier chaleureusement l’ensemble des partenaires qui ont contribué à la réussite de cette journée. L’association Harpeges, L’association Max’sens, G-Addiction, Les équipes du Plongeoir, et la CAPG. Merci à Alexia Krzannatz et à ses équipes, à Audrey Malvaldi, à Dorra Samoud, à Sabine Bègue, et aux associations de terrain nombreuses sur notre territoire.
A tous les acteurs locaux, associatifs, éducatifs et institutionnels,
votre présence ce soir témoigne de votre engagement.
Nous le savons tous, les violences faites aux femmes ne sont pas qu’un problème individuel. Ce sont des violences sociales, ancrées dans des mécanismes profonds de domination, de discrimination et d’inégalités.
En France, les chiffres sont glaçants.
Une femme meurt tous les 2jours 1/2 Sous les coups de son compagnon.
320 000 victimes de violences Conjugales en France
Nous sommes le deuxième département le plus touché par les violences en France.
Je reprends ici en substance les mots que Madame Emmanuelle Perreux, Présidente du tribunal de Grasse, a prononcés lors de la signature de notre contrat partenarial.
Pour lutter contre les violences familiales ou conjugales, il n’existe aucune recette miracle, Parce que nous touchons à l’intime, à la sphère privée, aux liens affectifs, les situations de violences sont particulièrement complexes à prévenir et à dénouer.
Et si ces violences n’épargnent aucun milieu, les ménages au revenu modeste sont les plus touchés.
C’est le mécanisme de la soumission et de l’emprise.
Il faut aussi faire le constat que malgré toutes les mesures de protection qui peuvent être prises, les victimes retournent souvent vers leur agresseur. Les mécanismes de dépendance sociale, économique, affective perdurent et conduisent les femmes victimes à reprendre la vie commune avec leur conjoint violent et s’enclenche ainsi une spirale de la violence qui ne fait que s’accentuer.
Cette dépendance est d’autant plus forte qu’elle est souvent entretenue par le conjoint violent qui isole sa victime, lui fait rompre tous ses liens affectifs et familiaux et met en place un contrôle de tous ses actes, de toutes ses fréquentations, de tous ses déplacements.
Cet enfermement progressif de la femme participe de sa vulnérabilité et la conduit à se résigner.
Il est dans ces conditions toujours très compliqué de rompre le mécanisme de l’emprise. C’est pour la victime un long chemin qui passe par le retour à l’autonomie et à l’indépendance.
Rappelons que c’est le plus souvent la femme qui se trouve obligée de quitter, de fuir, son domicile. Pour la femme, quitter son domicile avec son enfant, c’est la double peine. Et l’impact psychologique sur les enfants témoins et victimes collatérales st considérable.
C’est pour cela qu’au sein de la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse, nous avons choisi d’agir de manière concrète. Le réseau intercommunal de prévention des violences intrafamiliales, animé par l’association Harpèges, est une initiative essentielle qui permet d’unir nos forces pour mieux accompagner les victimes et former les professionnels.
Mais il est important de rappeler que cette lutte n’est pas qu’une affaire de femmes : elle nous concerne tous. La société tout entière doit se mobiliser. La lutte contre les violences faites aux femmes est une cause universelle, celle d’une humanité plus juste et plus solidaire.
Ce combat se mène dans nos institutions, dans nos familles, dans nos écoles, dans nos foyers, dans notre milieu professionnel, et sur chaque terrain où il est possible d’agir.
Et en cette journée, je veux rappeler avec force que nous ne devons jamais baisser les bras. Chaque initiative est un engagement de plus.
Je vous remercie.
Marie-Louise Gourdon
Maire-adjointe de Mouans-Sartoux
Conseillère départementale
Vice-Présidente de Pays de Grasse à l’égalité Femmes/Hommes
Chevalière de la Légion d’honneur
Chevalière des Arts et lettres
17:52 Publié dans Actualité, Affaires Sociales, Droits des Femmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marie-louise gourdon | Facebook | |
25/11/2024
La maison des femmes a été inaugurée à Nice au sein de l'hôpital l'Archet - 3919 le numéro à connaître
Elle a été inaugurée ce 25 novembre, journée internationale pour l'élimination de la violence à l'encontre des femmes. Elle est située au sein de l'hôpital l'Archet à Nice et offre aux patientes victimes de violences un parcours de soins personnalisé.
Un accompagnement juridique, social avec l'accès au logement ou au travail sont aussi mis en avant. C'est un nouveau lieu d'accueil qui, pour l'instant, n'est ouvert qu'une fois par semaine.
Direction Nice et l'hôpital l'Archet 2 pour découvrir la Maison des femmes des Alpes-Maritimes.
Pour l'instant, faute de locaux disponibles en permanence, elle n'est ouverte qu'une fois par semaine, chaque jeudi de 9 heures à 16 heures. Le point d'accueil définitif est prévu en plein centre de Nice, avenue Félix Faure, dans des locaux du CCAS, 5 jours sur 7. Mais attention, ce ne sera pas avant 2026 et il s'agit d'un point d'accueil à vocation départementale et non municipale.
Une mission : une prise en charge globale de la victime La prise en charge se résume en quatre mots : accueillir, soigner, protéger et aider les victimes et leurs enfants.
Forcément, des médecins s'occupent de la partie médicale mais l'aspect juridique pour le dépôt de plainte et l'aspect social avec des groupes de paroles et des ateliers d'aide à la reconstruction ne sont pas oubliés.
Des chiffres vertigineux Dans les Alpes-Maritimes, 13 femmes sur 1000 sont victimes de violences conjugales, ce qui place le département des Alpes-Maritimes parmi les cinq plus mal classés de France. Depuis le début d'une année qui n'est pas encore terminée, les forces de l'ordre ont enregistré 4257 personnes comme victimes de violences familiales, 157 viols de personnes majeures, et 39 de mineurs et un féminicide. Les chiffres sont en baisse par rapport à 2023 -5222 personnes comme victimes de violences familiales, 211 viols de personnes majeures, et 50 de mineurs et 3 féminicides.
La parole semble se libérer un peu. Reste que partout, à la maison, dans la rue, au travail, dans les transports, dans les lieux d'enseignement, il y a des agressions verbales, sexistes, psychologiques et elles n'épargnent aucun milieu, ni aucune génération.
Nice a désormais sa maison des femmes.
La Ire Maison des femmes est née à Saint Denis. Le concept est né à Saint-Denis en 2016. C'est une femme franco-libanaise, la gynécologue obstétricienne Ghada Hatem qui a créé une maison pour les victimes de violences et de l'excision. Elle leur propose alors un parcours de soins. C'est la première structure en France qui prend en charge de façon globale (médicale, sociale, juridique, psychologique, post-traumatique)
Les violences faites aux femmes. Le concept devenu réalité a fait école dans tout le pays.
Un numéro d'appel gratuit Le chef du gouvernement a annoncé différentes mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes, dont un dispositif qui consiste à ce que ce soit l'hôpital qui contacte les forces de l'ordre ou le parquet -et non plus la victime qui se déplace- pour le dépôt de plainte. Cela est déjà possible dans certains établissements hospitaliers français et ce sera étendu à 377 structures d'ici à la fin 2025.
Reste un numéro à connaître absolument : c'est le 3919, numéro joignable 24h24 et 7j/7 en 12 langues.
© Elsa Gavinet / FTV Écrit par Catherine Lioult
Publié le 25/11/2024 à 18h57
14:29 Publié dans Actualité, Affaires Sociales, Droits des Femmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |