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30/06/2009

Projet de redécoupage des circonscriptions législatives

ciseaux.jpgLe projet d’ordonnance sur la répartition des sièges de députés et sur les délimitations des circonscriptions pour l’élection de ces députés a été publié au Journal officiel le 27 juin 2009. Il est accompagné de l’avis de la Commission consultative prévue par la Constitution pour examiner les projets de texte modifiant ces circonscriptions.

 

Le redécoupage a normalement pour objet l’intégration des évolutions démographiques intervenues depuis la dernière modification de la carte électorale en 1986. Environ la moitié des circonscriptions (285 sur 577) fait l’objet d’un projet de modification et 11 sièges devraient être attribués aux Français de l’étranger. Les avis de la Commission ne sont pas contraignants pour le Gouvernement qui s’est cependant engagé à en tenir compte. Le projet devrait être adopté en Conseil des ministres avant la fin du mois de juillet. Une loi de ratification devrait être présentée avant la fin de l’année.

 

Pour les Alpes-Maritimes, le nombre de circonscriptions est inchangé : 9.

Voici, la carte actuelle CANTONS ET CIRCO-06.pdf et celle issue du projet du Gouvernement. 

 CIRCONSCRIPTIONS_2009_projet_juillet (2).pdf

 

Ce projet de redécoupage apparaît dans les Alpes-Maritimes comme une occasion manquée d’organiser des circonscriptions électorales sur des logiques territoriales plutôt que sur des rapports de force politiques. Cela est particulièrement flagrant sur l’Ouest du département et sur la ville de Nice où seule a compté la volonté de pérenniser la mainmise  totale de l’UMP.

 

Le cumul des inconvénients à l’ Ouest

 

Le nouveau découpage proposé ne suit pas la logique démographique et territoriale à l’ extrême Ouest du département, là où le déséquilibre démographique est le plus important (entre la 9ème circonscription, la plus peuplée du département avec 160.595 habitants et la 8ème, la deuxième circonscription la moins peuplée). 

 

Pour ne pas mettre en opposition deux députés sortants UMP (Bernard BROCHAND et Michelle TABAROT), le Gouvernement propose un redécoupage qui aboutit à ce que Grasse, soit séparée entre deux circonscriptions (2ème et 9ème circonscription), l’une très rurale intégrant le canton de Guillaumes et l’autre urbaine.

Antibes est aussi séparée entre deux circonscriptions (7ème et 8ème circonscriptions), alors que rien ne le justifiait. Le temps des magouilles est de retour. Il n’échappe à personne que ce redécoupage, non seulement permet de préserver  les intérêts de Mr BROCHAND et de Mme TABAROT mais modifie totalement la nature de la 9ème circonscription, qui a été la dernière détenue par la Gauche avec André ASCHIERI en 1997.

Le transfert du canton du Cannet de la 9ème vers la 8ème aurait abouti à un rééquilibrage satisfaisant au niveau démographique rapprochant ces deux circonscriptions de la moyenne départementale, aurait évité le charcutage d'Antibes et de Grasse, et aurait rétabli une véritable cohérence territoriale car Le Cannet fait incontestablement partie du bassin de population cannois.

 

A l’Est du département : nouveau charcutage à Nice

 

 Il n’y aurait plus que 3 circonscriptions à Nice : deux totalement urbaines et une Nice-Montagne qui s'étendrait de l'ouest de Nice jusque dans la Haute Tinée. Pourtant une nouvelle circonscription regroupant le Haut et Moyen pays  serait créée (la 2ème). Dans ce cas quelle justification y aurait-il au maintien d’une circonscription Nice-Montagne (la 5ème) ? La seule logique semble être de tailler un fief sur mesure pour Christian ESTROSI. 

D'autres choix beaucoup plus cohérents pourraient être faits, en particulier, l’intégration dans cette circonscription du canton de Carros. Celui-ci appartiendrait désormais à la deuxième circonscription au même titre que le canton de Saint Auban alors qu’il se situe dans un bassin d’emploi largement urbain et qui le sera de plus en plus dans les années à venir dans la logique de l’Opération d'Intérêt National dans la Plaine du Var.

 

A Nice, le projet de redécoupage apparaît clairement politicien. Dans la 1ère circonscription (Nice-Est), traditionnellement la plus favorable à la gauche, l'ajout de deux cantons de centre-ville (les 4ème et 8ème) très à droite ne serait absolument pas logique d’un point de vue géographique.

Il aurait été plus cohérent d'ajouter deux cantons de l’Est de Nice (les 6ème et 13ème) et de laisser les 4ème et 8ème dans une circonscription regroupant le centre et le Nord de la ville.